Consommation de psychotiques en France : les femmes davantage touchées ?
La France, nous le savons, est l’un des plus gros consommateurs d’Europe d’antidépresseurs. Jusqu’en 2013 c’était même le pays où l’on en consommait le plus du vieux continent… Ce triste record est maintenant détenu par l’Islande. Si la France n’est plus première, ce n’est pas nécessairement que la santé mentale des citoyens s’améliore puisque la consommation n’a jamais cessé d’augmenter : elle a juste été inférieure à la progression d’autres pays.
Des publics inégalement touchés
Selon une étude récente du World Mental Health Survey réalisée auprès de 34 000 européens, 15% des femmes répondaient consommer des psychotropes alors que chez les hommes, ce sont seulement 8% d’entre eux qui déclaraient être consommateurs. Une différence que l’on peut observer chez tous les médicaments confondus : benzodiazépines, antidépresseurs, stabilisateurs, etc.
On note aussi que la prise de psychotiques tend à être de plus en plus élevée avec l’âge, et avec la baisse de revenus. En revanche, on n’explique pas la différence notable entre les hommes et les femmes qui est quasiment de l’ordre du double.
Et des régions plus favorables…
On pourrait penser que la consommation la plus élevée d’anxiolytique et de psychotropes en tout genre se situait en région parisienne avec les rythmes de vie en cause et le stress professionnel, il n’en est rien. C’est même tout l’inverse puisque la région où l’on consomme le plus d’antidépresseurs n’est autre que le Limousin où le nombre de doses journalières par habitant approche les 10 pour « seulement » 5,26 en région parisienne. Parmi les meilleurs élèves on trouve l’Alsace et la Lorraine qui sont parmi les régions où l’on consomme le moins d’antidépresseurs. Les réelles raisons sont davantage à chercher du côté du vieillissement des populations locales et de la solitude entraînée dans la plupart des cas. Cette statistique rejoint donc clairement l’analyse faite par la World Mental Health Survey : l’âge est souvent en cause dans la prise médicamenteuse.