Flibansérine : Vers un viagra au féminin ?
Après le viagra masculin, voici la flibansérine, un comprimé rose pour booster la libido des femmes. Un « viagra féminin » donc ? Pas tout à fait, car contrairement à ce qu’on pourrait croire, il n’a pas grand-chose en commun avec la petite pilule bleue…
une augmentation du désir sexuel féminin
Aujourd’hui, une femme sur deux est atteinte de troubles sexuels, poussant ainsi un laboratoire américain à commercialiser le premier médicament qui agit sur la sexualité féminine. Comme le Sildénafil (Viagra®), la flibansérine (Addyi®) booste le désir sexuel, mais elle agit différemment sur l’organisme féminin. Ne l’oublions pas, la sexualité féminine est principalement psychologique. Si le premier médicament travaille sur le flux sanguin, le second vise plutôt les neurones du système nerveux central, en particulier le système du plaisir. En faisant intervenir la sérotonine et la dopamine, des neuromédiateurs qui agissent sur les fonctions sexuelles féminines, l’excitation de la femme est également davantage stimulée.
Il s’agit donc plus d’un traitement chronique pour l’aider à retrouver sa libido, contrairement au Viagra qui propose une érection momentanée. Si la petite pilule bleue se prend uniquement à la demande, la flibansérine est prescrite tous les jours. Elle agit ensuite sur le corps après quatre semaines au minimum.
Est-elle réellement efficace ?
Pour évaluer l’efficacité de la flibansérine, les experts ont réalisé trois essais cliniques sur 2 400 femmes avec une moyenne d’âge de 36 ans. Résultats : le désir sexuel de 8 à 13 % d’entre elles s’est amélioré, diminuant en même temps leur angoisse. Et si elles avaient une moyenne de 2,8 expériences sexuelles satisfaisantes avant le traitement, cela a augmenté de 4,4 après avoir pris le médicament.
Face à cette avancée, les experts sont encore divisés. Le désir sexuel féminin est effectivement complexe, car plusieurs facteurs sont en jeu : hormonaux, amoureux, sexuels, familiaux… Si certains proposent toujours des traitements plus psychologiques (psychothérapie, sexothérapie, thérapie de couple…) plutôt que médicamenteux, d’autres sont plus réceptifs. Pour eux, c’est une aide pharmacologique avec des effets encore modestes certes, mais qui agissent sur le plan psychologique de la femme pour mieux traiter ses troubles du désir.